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A la recherche du parking perdu


Une ville est faite de flux. Les habitants se déplacent, s’arrêtent, reviennent, repartent et – à un moment donné – se stationnent. Les Nantais ont dans leur immense majorité acté l’inéluctable recul de la voiture en ville pour permettre la nécessaire transition écologique. Et pourtant, Johanna Rolland et son équipe ont décidé de les punir. Sans la moindre concertation et donc sans le moindre respect, ils nous mettent tous devant le fait accompli.


« Circulez, y’a rien à voir… mais ne stationnez pas ! »


Et pourtant, il s’agit de vies bien concrètes. Nous tous, plus ou moins consciemment, calculons à quelle distance et à combien de temps nous sommes de notre travail, de nos loisirs, de l’école de nos enfants. Nous choisissons notre maison, nos moyens de locomotion et notre organisation en fonction de ces paramètres. La chorégraphie des transports marque notre quotidien, elle peut le rendre agréable et fluide ou, au contraire, le transformer en véritable cauchemar. Les Parisiens souffrent dans leur métro, les Nantais à vélo (qui reste risqué chez nous), dans des transports bondés car insuffisants mais aussi dans leur voiture, faute d’alternative fiable. Encore une fois, nulle fatalité : la Ville fait des choix. Sa méthode punitive est assumée.


Le changement, c’est maintenant. Mais sans vous.


Un anesthésiste ne va pas faire 10 kilomètres de vélo pour aller opérer en urgence, un artisan ne déplacera pas ses outils en tramway (même si le vélo est prometteur pour certains métiers), une mère âgée qui doit emmener son fils handicapé à ses séances de kiné ne peut pas toujours compter sur un bus Proxitan, une famille nombreuse ne peut charger ses courses de la semaine dans son triporteur.


Nous rêvons tous d’une ville calme, apaisée et écologique. Mais elle ne doit pas être construite sur un vol : le vol de la place de parking devant chez nous qui n’avait jamais fait l’objet de la moindre plainte. Le vol d’une partie de la valeur de votre maison. Le vol enfin d’une vie de quartier apaisée, où la tension monte pour simplement se garer près de chez soi.


L’humain est oublié mais la loi, elle, est scrupuleusement suivie. La loi, oui, mais pas plus. Pas de place au bon sens ou à l’imagination. Les rues sont donc conservées à double sens alors même qu’un passage à sens unique permettrait de se stationner des deux côtés et rendre les trottoirs plus praticables. Pourquoi ne pas installer des garages à vélos sécurisés qui auraient pu être le « gain » de cette réforme ? Pas non plus, naturellement, de projet de bornes de recharge électrique qui permettraient de ne pas avoir à charger son véhicule devant chez soi.


Le résultat ? A Procé, par exemple, 350 voitures devront vaincre ou mourir pour se garer sur les 94 places prévues. Bonjour la foire d’empoigne.


Bref, la contrainte ne peut précéder les solutions


Chez Mieux Vivre A Nantes, nous avons une vision claire sur cette problématique. Nous ne remettons pas en cause la disparition progressive de la voiture. Nous la considérons comme une conséquence, pas le point de départ. Pour que la voiture passe le relais, il faut des solutions de transport fiables et pas uniquement en centre-ville.


Les différentes initiatives sont pour l’instant des échecs : la gratuité des transports en commun le week-end ne fonctionne pas, les parkings relais en périphérie de la ville ne sont pas utilisés (ceux de Vertou et Bouguenais sont remplis à moins de 20%), le réseau de transport en étoile ne permet pas de circuler entre quartiers nantais ou le reste de la métropole sans passer par Commerce… .


Nous demandons donc un moratoire sur le plan de stationnement tant qu’un plan viable n’a pas été mis sur pied par la métropole. Trouvons la bonne formule avant de condamner le stationnement de quartiers qui ne sont pas en plein centre-ville. Parlez aux Nantais, inquiétez-vous de leur quotidien et ils vous étonneront par leur inventivité pour aller vers une ville plus verte et pacifiée.

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