Le sport amateur nantais souffre. Les associations de notre territoire font face à de nombreux problèmes. Parmi ceux-ci trônent le manque de bénévoles, le besoin de nouvelles infrastructures et l’insécurité du quotidien.
Le sport rassemble. Dans une société française fracturée, il fut souvent le bol d’oxygène capable de redonner un but commun, de partager un sourire. Si nous sommes tous fiers du fameux « jeu à la nantaise » du FC Nantes ou des victoires européennes du HBC, nous n’oublions pas que la formidable aventure sportive nantaise se joue surtout sur les modestes terrains, parquets et salles des différentes associations nantaises. A Nantes, le sport est dans notre ADN.
Encourageons le bénévolat, ces héros anonymes
Les clubs amateurs nantais tiennent grâce à l’engagement sans faille de leurs bénévoles, infatigables relais des salariés. Tantôt entraineurs, encadrants, conducteurs, accompagnateurs pour les déplacements, arbitres, membres du bureau : ils mettent tout en œuvre pour que leurs associations vivent et se développent. Humbles, au service des adhérents et du sport, ils se battent pour donner du bonheur aux licenciés.
Malheureusement, les associations sportives font face à une pénurie de bénévoles. Post-COVID, les associations ont été victimes d’une inquiétante chute nationale de l’engagement. Depuis 2019, la France a perdu 2 millions de bénévoles, soit 15% des 13 millions alors existants. A Nantes, pas d’exception. L’exemple de l’annulation de l’édition 2022 des Foulées du Tram par manque de bénévoles avait marqué les esprits, prouvant que même un événement d’ampleur pouvait disparaître faute de moyens humains suffisants.
La Ville et la Métropole n’ont pas de baguette magique. Elles peuvent malgré tout jouer un rôle moteur. L’année dernière, lors d’un événement organisé à l’Hôtel de Ville, nous avions été touchés de voir la communion entre les jeunes issus des 49 clubs de football du territoire et les joueurs du FC Nantes après la victoire en Coupe de France.
Nous sommes convaincus que les grands rendez-vous donnent la motivation nécessaire pour s’engager au quotidien. La vie d’une association ne repose pas seulement sur la routine, les entraînements en semaine et les matchs du week-end. Elle est également rythmée par les événements phares qui voient le jour au niveau métropolitain, départemental, régional et même national. La fierté de représenter son quartier, partager les mêmes valeurs de dépassement ou tout simplement de prendre du plaisir avec ses amis doit être soutenue par les collectivités.
Investir dans les infrastructures
Nantes a gagné 53 180 nouveaux habitants entre 2014 et 2020 (+8,6%). De nombreux quartiers, l’île de Nantes notamment, se sont densifiés. Certains encore, comme Bellevue, arrivent à saturation. Les maisons individuelles laissent place aux immeubles. Trop souvent pourtant, l’offre de terrains et la création de clubs sportifs ne suivent pas. Un club de football nantais nous a expliqué le cœur serré devoir refuser 200 demandes d’inscription chaque année par manque d’infrastructures. Les terrains, même synthétiques, ont une utilisation maximale par semaine. Dans cette situation, les dirigeants de clubs font de leur mieux mais ne peuvent pas inventer des places qu’ils n’ont pas.
En la matière, la Ville a la double responsabilité d’assurer la pérennité des terrains, parquets, vestiaires et autres locaux d’aujourd’hui et d’investir dans les infrastructures de demain. Elle n’a pas su le faire depuis plus de 30 ans. Pour chaque nouveau quartier, chaque nouveau projet d’habitat, la dimension sportive doit être prise en compte. Il faut un nombre de stades et de salles adapté au nombre d’habitants, d’urgence. Les exemples en la matière sont nombreux : la Plaine de jeu de la Durantière doit être réhabilitée, 1 terrain sur 2 est à l’abandon à Toutes Aides, le passage de 4 à 2 terrains à Bellevue n’a jamais été compensé.
Il est en effet inacceptable que des jeunes Nantais ne puissent pas s’inscrire dans l’association sportive de leur quartier par manque de places. Les clubs sont mis devant le fait accompli et doivent se résigner à discriminer d’une manière ou d’une autre. Parfois, le choix sera réalisé sur le niveau de jeu des jeunes joueurs. « Pas assez bon » entendent certains adolescents et se voient ainsi refuser l’accès au sport avec les conséquences sur la confiance en eux que nous pouvons tous imaginer. L’accès au sport doit être une réalité pour chaque Nantais. Cette situation malheureuse dont la Ville a partiellement la responsabilité est une tristesse pour l’ensemble des acteurs, les clubs ne prenant aucun plaisir à fermer leurs portes aux inscriptions.
La sécurité, encore et toujours
Pour qu’ils puissent s’engager dans de bonnes conditions, la Métropole et la Mairie ont le devoir de proposer un cadre serein. Malheureusement, cette condition n’est pas remplie. L’insécurité revient sans cesse. A Doulon-Bottière, le Hockey Club de Nantes a été contraint de lancer une pétition pour « lutter contre l’insécurité grandissante et [leurs] locaux insalubres ». Ils doivent faire face à des cambriolages récurrents et des vandalismes de véhicules fréquents. Atterrant, le club s’est même fait voler son gazon… . Dans un autre quartier nantais, un club de football a dû recourir à un service d’agent de sécurité. Plutôt que de régler le problème à la source, la ville a décidé de financer le vigile. Pas de fatalité. C’est un choix. Il paraît pourtant qu’à Nantes, « ça va mieux ».
Nous ne pouvons accepter que les agissements d’une minorité d’individus empêchent les clubs de se concentrer sur leur mission de l’accès au sport sans être inquiétés par les dangers de notre ville. Les clubs n’ont pas à faire la police. Chacun son rôle. A l’heure où la majorité municipale décide d’encourager le sport, d’améliorer les conditions de pratique et de permettre un égal accès à celle-ci, il convient de rappeler que l’insécurité en constitue un obstacle évident.
Chez Mieux Vivre A Nantes, nous fixons donc cette triple priorité pour dynamiser l’associatif sportif de notre ville : tout mettre en œuvre pour relancer le bénévolat, investir dans les infrastructures et être intransigeant pour assurer la sécurité des associations.
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